Opération DORYPHORE RDV le 30 Mars à 9h00 Place de la Carrière à Nancy

dory copieTROIS DEFINITIONS; NEUF HYPHOTHESES; UNE CONCLUSION.

I TROIS DEFINITIONS

1°) Le doryphore

Le doryphore (Leptinotarsa decemlineata), du latin doryphorus, est un insecte de l’ordre des coléoptères, de la famille des chrysomelidés, aux éliptres jaunes rayées de noir, ravageur des feuilles de pommes de terre et d’autres salonacées. Cet insecte a été importé des Etats-Unis (comme le cinéma, le jazz et la pom-pom girl) à la fin de la première guerre mondiale. Cet insecte américain a pu, vu les législations et système qualité en place à partir de son lieu d’origine (le pied des montagnes rocheuses), coloniser presque le monde entier, générant des surcoûts de traitement et de coûts sanitaires que personne n’ose estimer. Heureusement, pour les Américains, que le principe « pollueur-payeur» est à ce stade du droit une utopie (wikipédia). Ils sont vraiment trop forts ces Américains ! Non ?

2°) Les doryphores

Les doryphores (porte-lances) étaient des soldats de l’armée des Perses qui marchaient devant le char du Roi, formant un corps de 15000 hommes.

3°) Le Doryphore

Le Doryphore (ou «Porte-lance») est une statue du célèbre sculpteur grec Polyclète (Vème Siècle av. JC), qui représentait un jeune guerrier armé de la lance (sculptée vers 440 av. JC). L’original en bronze est perdu, mais plusieurs copies antiques nous sont parvenues dont un marbre romain qui se trouve au Musée archéologique de Naples. Polyclète avait entrepris de démontrer, par une « statue dont toutes les parties seraient entre elles dans une proportion parfaite», quels sont les rapports de grandeur dans lesquels la nature a placé la perfection des formes humaines. Il atteignit si bien son but que la statue qu’il donna comme exemple et comme

modèle fut considérée comme un chef d’oeuvre incontestable. La tête entre au total sept fois dans le corps, deux fois entre les genoux et les pieds, deux fois dans la largeur des épaules et deux fois dans la hauteur du torse.

Après ces définitions qui pourraient s’appliquer dans l’état au Labo DTF, passons au fond de l’affaire.

Pourquoi une « Opération Doryphore » ? Qu’est-ce qui a bien pu pousser les membres du Labo DTF à travailler d’arrache-pied pendant des semaines à se lever avant le lever du jour et se coucher après lui pour surveiller la pousse de son champs de pommes de terre, transformer ces tubercules en pépites d’or en mettant leur santé en péril en manipulant des produits toxiques ? Qu’est ce qui a poussé ces alchimistes du XXIème Siècle à de tels sacrifices ? Niki de Saint Phalle n’était-elle pas tombée terrassée sur le même champs de bataille ?

Nous vous proposons un panel d’hypothèses où chacun pourra trouver, au gré de son humeur, de son rang dans la hiérarchie de son entreprise, de l’insupportabilité de ses enfants, de sa place dans l’univers, de l’inexorabilité des choses ou du nouveau président de la CUGN, une réponse à cette question.

(1) Une société, quelle qu’elle soit (le Labo DTF, un groupe d’alcoolique anonymes voire mondain, ou l’Europe) a besoin d’un projet pour affronter l’avenir . L’Europe doit-elle intégrer la Turquie, les alcooliques anonymes s’abstenir ? Les mondains choisir entre une margarita ou un double whisky ? Le Labo DTF a choisi de transfigurer la pomme de terre.

(2) Comme le Labo DTF se refuse à exposer, au mieux dans les MJC et au pire dans les bistrots, quel choix lui reste-t-il ?

(3) «L’art est l’un des gestes politiques qui fondent notre humanité » (revue Cassandre ), le Labo DTF veut se réapproprier l’espace public (cf : opération INEX, « amener votre intérieur à l’extérieur) pour aller à la rencontre des publics.

(4) Se faire voir d’un « segment sociologique de la population à fort pouvoir d’achat » (beaux quartiers plein de médecins spécialistes, d’avocats d’affaire etc… ) pour se faire acheter (les artistes, pas les oeuvres) par eux.

(5) Sortir de la réserve d’Indiens, de l’exception culturelle où s’enferment souvent volontairement les acteurs du monde artistique et culturel : « Je défends de manière absolument radicale le service public les services publics- de la culture. Mais je pense et je le dis de manière un peu brutale et schématique que la sanctuarisation conduit à la réserve d’Indiens. Je crains qu’un discours sur la défense du service public ne se transforme en un discours pour ne pas supprimer les réserves d’Indiens. Elle (ndlr : la réserve) n’y comprend pas grand chose et refuse de bouger. Son discours se limite à vouloir défendre ses frontières. Il faut reposer le problème politique de la culture dans un périmètre tout à fait nouveau. Il n’est pas tolérable que ce que l’on appelle la culture, telle qu’elle est labellisée par des lignes budgétaires, ne concerne qu’une partie minime de la population. Sans rien céder sur l’exigence et l’ambition de création, il est absolument fondamental de se poser la question de savoir pourquoi et comment il est possible que nous devenions une réserve d’Indiens » .

(6) Se faire montrer du doigt par le Bon Roi Stanislas (B.R.S.), digne ancêtre de notre Bon Maire Rossinot (B.M.R.) et en rougir de plaisir.

(7) Concurrencer le « Petit Baz’art de Noêl des artistes malheureux » (P.B.D.N.D.A.M.) en créant le « Grand Bordel de Pâques +7 des artistes demi-secs » (G.B.D.P.+7.D.A.D.S.).

(8) Retravailler la théorie épicurienne du Clinamen.. dans la physique épicurienne, le clinamen est un écart, une déviation (littéralement une déclinaison) spontanée des atomes par rapport à leur chute verticale dans le vide, qui permet aux atomes de s’entrechoquer. Cette déviation est spatialement et temporairement indéterminée et aléatoire, elle permet d’expliquer l’existence et la liberté humaine dans un cadre matérialiste . Et comme nous le répétait il n’y a encore pas si longtemps notre ami Lucrèce : « Clinamen, infime changement dans un monde si parfait, si ordonné qu’il reste stérile ».

De la légère déviation d’une trajectoire trop rectiligne vinrent rencontres, créations, grouillements de la vie et des idées et tous les possibles ». Merci Lulu. Le Labo DTF vérifie donc cette fameuse théorie en remplaçant avantageusement les atomes, difficilement visibles à loeil nu, par des pommes de terre dorées à l’or fin , celui là même qui embellit la Place Stanislas.

(9) Rendre hommage à LAmour avec un grand A pour que les volutes de lumière de Morellet ne scintillent plus seules dans la nuit.

Le Labo DTF tient à préciser que toutes ces hypothèses ont été vérifiées et validées, et par conséquent n’en sont plus.

Pour conclure

Une opération de cette envergure, de cette ambition, ne pouvant se monter sans un souci de sécurité pour le public:

(1) Le Labo DTF décline toute responsabilité

(2) Repensons à Newton, éminent précurseur des « Lumière » ; imaginons qu’il soit de notre époque, où la lumière a été remplacée par la sécurité, qu’il vienne s’;assoupir sous un des pommiers de la place Carrière et qu’il se prenne une pomme de terre sur la tête. Quelle serait sa réaction ? Rechercher les propriétaires du pommier, les responsables donc coupables de cet accident, aller porter plainte puis attendre réparation ? Ou se gratter la tête, se poser la question de la causalité de la chute de la pomme de terre dorée, rentrer chez lui et en déduire la théorie de la gravitation universelle… ?

Remerciements

Le Labo DTF tient à remercier Vicky Pédia, Cassandre, Bernard Stiegler et la Maison BARTHE, fournisseur officiel des pommes de terre.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *