à Propos du Labo DTF
Le Laboratoire De Toute Façon
Le Laboratoire De Toute Façon (Labo DTF) créé en 2002 avait à son origine comme ambition de réunir en un même lieu des électrons libres de l’art à la recherche d’un noyau autour duquel graviter et se régénérer pour préparer la réaction en chaîne qui aboutirait au Big-Bang régénérateur de l’ART.
Depuis sa naissance officielle qui correspond au dépot en préfecture de ses statuts et de sa constitution en association, le Labo DTF a permis à de nouvelles particules élémentaires de venir accélérer le processus. Le Labo DTF est en constant mouvement. Le seul point intangible étant que notre Président (Ager’man) a été désigné président à vie et que pour éviter tout « accident dans les escaliers » le jour de son trépas c’est son héritière qui prendra les reines de notre entreprise. Ne voyez pas dans ce processus une tentative de proto-dictature, au contraire, toute velléité de prise de pouvoir étant nulle et non-avenue (à moins d’éliminer deux membres d’une même famille française sans histoire), l’énergie des membres du Labo DTF se concentre uniquement sur la création dans un perpétuel dialogue démocratique volontaire. Cette fusion ne doit en aucun cas faiblir, c’est pourquoi les membres répondent sans sourciller à l’adage « Rien ne se perd, tout se transforme et se crée au Labo DTF. », ils entretiennent le Magma.
Au Labo DTF, prétention et audace peuvent être nos lignes de conduites. Et même si parfois elles nous mènent dans des impasses ou face à des murs, elles nous permettent bien souvent de nous surpasser, de nous transcender et nous mener vers l’Art demi-sec, l’Art enchanté et plus si affinité. Nos expériences se nourrissent de nos réflexions, de nos lectures, de nos recherches, de nos rencontres, de nos discussions et de nos lacunes…
Expérimentation
Le local du Labo DTF est la caverne où se jouent nos tentatives, nos expériences et où s’élaborent nos désirs de parvenir, sans renoncement, à faire naître de nos esprits et de l’Esprit du lieu, l’ART. Lieu où se manifeste notre rapport aux limites (temps, espace), car c’est effectivement les contraintes, qu’elles soient professionnelles, personnelles, psychologiques ou techniques, qui ponctuent, entravent mais aussi travaillent notre désir de faire. Le résultat de tout cela peut aboutir à l' »Opération Doryphore » par exemple. En effet comment expliquer qu’une idée, lancée un soir de réunion par un membre du Labo DTF, d’accrocher des oranges dans Nancy se termine après maintes et maintes transformations, en une opération commando consistant à faire pendre à tous les arbres de la place de la carrière de Nancy, place jouxtant la Place Stanislas, par 1330 pommes de terre peintes en or, sans aucune autorisation, en un succès populaire et une « réconciliation d’André Rossinot, Maire de la ville avec l’art contemporain », par une volonté farouche de se réapproprier l’espace public mais aussi inciter Le Public à réinvestir ces (ses) Lieux?
« Je défends de manière absolument radicale le service public –les services publics- de la culture. Mais je pense et je le dis de manière un peu brutale et schématique que la sanctuarisation conduit à la réserve d’Indiens (…). Je crains qu’un discours sur la défense du service public ne se transforme en un discours pour ne pas supprimer les réserves d’Indiens. Elle (ndlr : la réserve) n’y comprend pas grand chose et refuse de bouger. Son discours se limite à vouloir défendre ses frontières (…). Il faut reposer le problème politique de la culture dans un périmètre tout à fait nouveau. Il n’est pas tolérable que ce que l’on appelle la culture, telle qu’elle est labellisée par des lignes budgétaires, ne concerne qu’une partie minime de la population. Sans rien céder sur l’exigence et l’ambition de création, il est absolument fondamental de se poser la question de savoir pourquoi et comment il est possible que nous devenions une réserve d’Indiens ».
Le Labo DTF refusant de s’exposer dans les lieux qu’on réserve en général à cet effet, c’est-à-dire, au mieux dans les M.J.C. et au pire dans les cafés (précisons qu’à titre individuel chaque membre fait évidemment ce qu’il veut), et ayant la volonté de monter ses expositions de A à Z, des points de vues esthétique, organisationnel, et financier, il est bien obligé de redoubler d’énergie et de faire fonctionner ses méninges pour y parvenir.
Transversalité
Depuis le début, les membres du LaboDTF, on cherché à collaborer avec d’autres. Des artistes, évidemment (il y a toujours des invités lors de nos expositions), mais aussi des musiciens, des scientifiques et le monde de l’entreprise en participant aux premiers Barcamps organisés à Nancy par Thomas Froelhlicher, alors délégué général d’ARTEM, des grandes écoles (ESSTIN, IECA, ARTEM, ENSAN), des institutions et des élus (Conseil général, Mairies), des médias et des réseaux sociaux.
Indépendance
Le LaboDTF est volontaire pour travailler avec d’autres comme on vient de le voir mais refuse absolument toute tentative de mise sous tutelle. C’est dans cette perspective qu’il n’a jamais fait de demande de subvention de fonctionnement à qui que ce soi. Le système d’auto-financement, bien que peu rémunérateur nous semble le mieux adapté à notre fonctionnement. A chacun des membres de trouver des idées lumineuses et inventives pour créer les événements du Labo. Et n’oublions pas la citation d’Henry Miller «La meilleure façon de tuer un artiste est sûrement de lui donner tout ce dont il a besoin.»
Un des principe qui fonde notre indépendance est le principe d’Amatorat (à ne pas confondre avec l’amateurisme). En effet aucun des membres du LaboDTF n’est un « artiste professionnel » et n’a besoin pour vivre de se soumettre à la dictature de la vente et de la reproduction de ce qui se vend. Les laborantins créent en toute liberté. Et comme le disait Andy Warhol: Tous les professionnels font toujours la même chose, exactement la même chose, exactement au même moment. Ce que j’aime ce sont les choses qui sont toujours différentes. C’est pourquoi j’aime les amateurs. Vous ne pouvez jamais savoir ce qu’ils vont faire. »
Cette indépendance envers les institutions, les financeurs et « le milieu » est une tâche difficile à mener mais ô combien gratifiante: ne rendre compte qu’à nous même en mesurant et évaluant nos capacités d’action. Nous nous fixons des objectifs sources d’énergie et catalyseur de ce que nous nommons « la collaboration libre ».
Collaboration Libre
Comme nous l’avons expliqué pour l »Opération Doryphore » dans le paragraphe « expérimentation », lorsqu’une idée est lancée par un membre, elle peut être reprise, modifiée, améliorée, détournée…, pour finir la plupart du temps à la poubelle, mais laboratoire oblige, certain projets se concrétisent et fédèrent les laborantins ayant épuisés leur esprit critique. Celui-ci s’exerce principalement lors de la réunion mensuelle (tous les premiers vendredi du mois):agora ouverte à toute personne s’intéressant au monde de l’art et désirant échanger ou confronter ses points de vue avec d’autres, mais également dans les pages du Nourrains, journal numérique de critiques d’expositions, de billets d’humeur sur le monde de l’art local, national et international : le Nourrain.
Et comme le dit l’adage: « Comme on ne fait pas pareil chez soi, on ne fait chez les autres ».