« Passe moi de l’huile, je rouille »

EXPOSITION « MACHINS – MACHINES »
GALERIES POIREL – JUSQU’AU 09 NOVEMBRE 2008

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C’est la rentrée aux Galeries Poirel ! Il a fallu patienter quelques mois avant de pouvoir réinvestir ce lieu désormais habité par l’esprit du Dieu LAPEYRE.

Mais trève d’humour de mauvais goût et parlons plutôt de l’essentiel, à savoir la présentation d’oeuvres d’une vingtaine d’artistes qui ont tous pour point commun d’avoir attrapé le virus de la mécanique et de l’assemblage, et de vouloir nous le transmettre en exhibant leurs oeuvres qui tentent de nous faire plonger dans leurs engrenages.

Après avoir franchi sans trop d’émotion le « Retable profane » de Thierry DEVAUX qui aborde la question de la machine sous un angle plutôt en décalage avec le reste de l’exposition (bonjour à Jules Verne au passage), Les crocs de Daniel DEPOUTOT titillent, aguichent et donnent envie au spectateur d’aller voir ce qui se cache derrière cette machinerie diabolique. Pas assez pointu cependant pour nous rentrer dans le lard

Par contre, La machine à souffler sous les jupes étonne par le contraste entre l’énormité du soufflet tout droit sorti des hauts fourneaux, et la délicatesse du vent qui nous amène à regarder sous les jupes des filles poupoupidou…

A l’image du bestiaire de circonstance réuni pour l’occasion, cigognes, marcassins de CHEDBURN, loup et dragon de MALARTRE et autres vaches articulées de Fred PARISON (compagnie La Machoire 36 que j’avais vue jouer le spectacle « l’aquarium » qui mettait en scène des objets mécaniques conçus à partir de ferraille récupérée ), peu de grande surprise dans l’esprit général de cette exposition.

Les héritiers de l’art brut ont été convoqués, à l’image des machineries de Monchâtre; les oeuvres sont parfois interactives ce qui peut amuser et apporter le mouvement attendu….

…..mais souvent répétitive dans leur esprit anthropomorphiste, voire musical des années 70 (Frédéric le Junter, retourne jouer avec Emil 13!)

Un artiste se détache pour ma part de l’ensemble : Julien PERRIER , plutôt jeune et gonflé d’exposer des bronzes dans ce bazart, royaume de la récupération. Hormis le matériau, Perrier apporte un autre angle au mouvement en sculpture, thème central s’il en est.

Sa Métamorphose, son Secret d’état ou sa Chaise électrique nous plongent avec peu d’éléments dans leur univers qui laisse une place importante à l’imaginaire et ne nous assomme pas avec ses détails poétiques.

Il convoque avec une force certaine l’absence et le mystère, la rencontre et l’opposition. C’est peut-être grâce à la présence de cette dualité que les oeuvres prennent de la force et nous entrainent dans leur sillage.

Cette exposition, sagement mise en espace par un certain Marc DECAUX, qui apprécie les fonds rouges, et surtout les fonds de rouge (!) inaugure une rentrée artistique sous le signe du mouvement : mais cette dynamique ne se retrouve si bien que lorsqu’elle n’est que suggérée et non démontrée par l’artifice mécanique, aussi précis et poétique soit-il.

Ager Man

Vent d’Ouest sur le Nourrain

ventLa BAC s’est éclatée cet été afin de s’aérer, se ressourcer et découvrir de petites perles. Exemple : visite au Musée des Beaux Arts de Caen où était proposée une mise en perspective de l’oeuvre de GIACOMETTI et l’oeuvre de 15 artistes contemporains (BASELITZ, BOURGEOIS, BERTRAND, FISCHLI & WEISS, GORMLEY, JUDD, KIRILI, KOUNELLIS, MESSAGER, OPPENHEIM, OROZCO, PEREZ, SARKIS, SAULNIER, SHAPIRO).

Intelligence du propos, à savoir la confrontation inattendue faisant apparaitre des liens profonds d’inspiration, de sensibilité, de convergence entre GIACOMETTI et ces contemporains.

L’exposition propose 9 thématiques (visions, répétition, fragments, empreinte, mutation, mémoire, objets, énergie, fictions d’espace) dans 8 salles. Les oeuvres des quinze artistes sont mises en dialogue avec celles de GIACOMETTI. Cela crée des rencontres intergénérationelles, de l’improbable, de l’arbitraire enfin du choix, du délibéré, de la subjectivité.

« Quand aujourd’hui rencontre hier, il y a toujours un peu de demain » : cette phrase est particulièrement mise en lumière avec l’oeuvre de SARKIS « I love my Lulu » où la mémoire se joue du matériel, et vice-versa.

L’enveloppe et l’intérieur sont une oeuvre; tout est art avec cette réalisation. Recherche de sens, reprise du passé, recherche de l’inconnu, travail plastique…quelle merveille !

Et que dire de « Plaisir-déplaisir » d’Annette MESSAGER.

Rencontre du « Doudou, ninnin » avec l’être raisonné. Lorsque l’œuvre d’art rejoint le « train fantôme ». La spiritualité laïque que nous présente Annette MESSAGER nous touche par sa mise en scène dans l’espace. Le matériel utilisé (laine, filet à pêche, tricot, photos, crayons) renvoie à ce décalage souvent présent en art contemporain qui permet l’évasion et le lessivage de l’idée préconçue. La réussite est au rendez-vous de ce plaisir – déplaisir où les organes (coeur, poumons, intestins, appareil génital, foie) font une danse qui se rit de nous. Lorsque le fragmenté cache notre propre image, il y a de l’inconnu et de la mise à distance qui suscite plaisir ou déplaisir. Bravo Madame.

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Vx Poney

DE L’OR EN BRANCHES

Retour sur l’Opération Doryphore

30 mars – 04 avril
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Les Doryphores de notre Labo DTF ont littéralement envahi la Place Carrière pendant presque une semaine.

Mais plutôt que de s’attaquer aux feuilles des pommes de terre, les petites mains de ces insecte modifiés génétiquement pour l’occasion ont accroché des pommes de terre dorées à l’or fin aux tilleuls de cette place chargée d’histoire.

Lorsque Parmentier rencontre Jean Lamour : le résultat pensé par notre collectif s’est incarné dans cette vision.

Et le public a réagi dans l’ensemble de manière positive : preuve qu’en ne craignant pas de s’attaquer à un morceau de notre patrimoine, en cherchant à prolonger l’histoire plutôt qu’à faire preuve de révisionisme, notre laboratoire DTF a matérialisé la possibilité d’agir artistiquement sur le patrimoine sans le dénaturer.

Nous nous interrogeons encore sur l’absence de réaction des autorités de la ville: alors que nous avions envoyé un courrier à notre interlocuteur monsieur Laurent HENART, que nous avions invité les médias…

Ray et son discours à M6 et France 3 sur les casques bleus de la patate

…nous n’avons reçu qu’une petite visite de nos amis policiers qui s’intéressaient de manière presque sincère et personnelle à notre démarche et qui nous ont laissé tranquillement finir l’installation.

Peut-être même ont-ils été touchés par ce que les gens ont trouvé comme un résultat plutôt esthétique, voire à tendance surréaliste ?

Il est vrai que, de manière générale, le Labo fait moins dans la poésie et préfère plutôt se rouler dans la boue que brosser l’oeuvre dans le sens du poil (du pinceau)

« La ville nous appartient » : ce qui pourrait apparaitre comme un slogan peut devenir un leitmotiv.

Nous n’en resteront pas là : nous tenterons prochainement de nous attaquer à un nouvel endroit de la Cité.

Encore merci à toutes celles et ceux qui nous ont aidé pour l’installation : le LABO recrute toutes personnes intéressées par ce genre d’intervention, qui pourraient par conséquent faire partie du collectif et utiliser les mètres carrés de notre atelier situé au 7-9 rue de la Côte.

Ager Man dit « Le Tailladé »

ps : des commentaires de notre action sur le net

http://notrade.hautetfort.com (en date du 03 avril)

Opération DORYPHORE RDV le 30 Mars à 9h00 Place de la Carrière à Nancy

dory copieTROIS DEFINITIONS; NEUF HYPHOTHESES; UNE CONCLUSION.

I TROIS DEFINITIONS

1°) Le doryphore

Le doryphore (Leptinotarsa decemlineata), du latin doryphorus, est un insecte de l’ordre des coléoptères, de la famille des chrysomelidés, aux éliptres jaunes rayées de noir, ravageur des feuilles de pommes de terre et d’autres salonacées. Cet insecte a été importé des Etats-Unis (comme le cinéma, le jazz et la pom-pom girl) à la fin de la première guerre mondiale. Cet insecte américain a pu, vu les législations et système qualité en place à partir de son lieu d’origine (le pied des montagnes rocheuses), coloniser presque le monde entier, générant des surcoûts de traitement et de coûts sanitaires que personne n’ose estimer. Heureusement, pour les Américains, que le principe « pollueur-payeur» est à ce stade du droit une utopie (wikipédia). Ils sont vraiment trop forts ces Américains ! Non ?

2°) Les doryphores

Les doryphores (porte-lances) étaient des soldats de l’armée des Perses qui marchaient devant le char du Roi, formant un corps de 15000 hommes.

3°) Le Doryphore

Le Doryphore (ou «Porte-lance») est une statue du célèbre sculpteur grec Polyclète (Vème Siècle av. JC), qui représentait un jeune guerrier armé de la lance (sculptée vers 440 av. JC). L’original en bronze est perdu, mais plusieurs copies antiques nous sont parvenues dont un marbre romain qui se trouve au Musée archéologique de Naples. Polyclète avait entrepris de démontrer, par une « statue dont toutes les parties seraient entre elles dans une proportion parfaite», quels sont les rapports de grandeur dans lesquels la nature a placé la perfection des formes humaines. Il atteignit si bien son but que la statue qu’il donna comme exemple et comme

modèle fut considérée comme un chef d’oeuvre incontestable. La tête entre au total sept fois dans le corps, deux fois entre les genoux et les pieds, deux fois dans la largeur des épaules et deux fois dans la hauteur du torse.

Après ces définitions qui pourraient s’appliquer dans l’état au Labo DTF, passons au fond de l’affaire.

Pourquoi une « Opération Doryphore » ? Qu’est-ce qui a bien pu pousser les membres du Labo DTF à travailler d’arrache-pied pendant des semaines à se lever avant le lever du jour et se coucher après lui pour surveiller la pousse de son champs de pommes de terre, transformer ces tubercules en pépites d’or en mettant leur santé en péril en manipulant des produits toxiques ? Qu’est ce qui a poussé ces alchimistes du XXIème Siècle à de tels sacrifices ? Niki de Saint Phalle n’était-elle pas tombée terrassée sur le même champs de bataille ?

Nous vous proposons un panel d’hypothèses où chacun pourra trouver, au gré de son humeur, de son rang dans la hiérarchie de son entreprise, de l’insupportabilité de ses enfants, de sa place dans l’univers, de l’inexorabilité des choses ou du nouveau président de la CUGN, une réponse à cette question.

(1) Une société, quelle qu’elle soit (le Labo DTF, un groupe d’alcoolique anonymes voire mondain, ou l’Europe) a besoin d’un projet pour affronter l’avenir . L’Europe doit-elle intégrer la Turquie, les alcooliques anonymes s’abstenir ? Les mondains choisir entre une margarita ou un double whisky ? Le Labo DTF a choisi de transfigurer la pomme de terre.

(2) Comme le Labo DTF se refuse à exposer, au mieux dans les MJC et au pire dans les bistrots, quel choix lui reste-t-il ?

(3) «L’art est l’un des gestes politiques qui fondent notre humanité » (revue Cassandre ), le Labo DTF veut se réapproprier l’espace public (cf : opération INEX, « amener votre intérieur à l’extérieur) pour aller à la rencontre des publics.

(4) Se faire voir d’un « segment sociologique de la population à fort pouvoir d’achat » (beaux quartiers plein de médecins spécialistes, d’avocats d’affaire etc… ) pour se faire acheter (les artistes, pas les oeuvres) par eux.

(5) Sortir de la réserve d’Indiens, de l’exception culturelle où s’enferment souvent volontairement les acteurs du monde artistique et culturel : « Je défends de manière absolument radicale le service public les services publics- de la culture. Mais je pense et je le dis de manière un peu brutale et schématique que la sanctuarisation conduit à la réserve d’Indiens. Je crains qu’un discours sur la défense du service public ne se transforme en un discours pour ne pas supprimer les réserves d’Indiens. Elle (ndlr : la réserve) n’y comprend pas grand chose et refuse de bouger. Son discours se limite à vouloir défendre ses frontières. Il faut reposer le problème politique de la culture dans un périmètre tout à fait nouveau. Il n’est pas tolérable que ce que l’on appelle la culture, telle qu’elle est labellisée par des lignes budgétaires, ne concerne qu’une partie minime de la population. Sans rien céder sur l’exigence et l’ambition de création, il est absolument fondamental de se poser la question de savoir pourquoi et comment il est possible que nous devenions une réserve d’Indiens » .

(6) Se faire montrer du doigt par le Bon Roi Stanislas (B.R.S.), digne ancêtre de notre Bon Maire Rossinot (B.M.R.) et en rougir de plaisir.

(7) Concurrencer le « Petit Baz’art de Noêl des artistes malheureux » (P.B.D.N.D.A.M.) en créant le « Grand Bordel de Pâques +7 des artistes demi-secs » (G.B.D.P.+7.D.A.D.S.).

(8) Retravailler la théorie épicurienne du Clinamen.. dans la physique épicurienne, le clinamen est un écart, une déviation (littéralement une déclinaison) spontanée des atomes par rapport à leur chute verticale dans le vide, qui permet aux atomes de s’entrechoquer. Cette déviation est spatialement et temporairement indéterminée et aléatoire, elle permet d’expliquer l’existence et la liberté humaine dans un cadre matérialiste . Et comme nous le répétait il n’y a encore pas si longtemps notre ami Lucrèce : « Clinamen, infime changement dans un monde si parfait, si ordonné qu’il reste stérile ».

De la légère déviation d’une trajectoire trop rectiligne vinrent rencontres, créations, grouillements de la vie et des idées et tous les possibles ». Merci Lulu. Le Labo DTF vérifie donc cette fameuse théorie en remplaçant avantageusement les atomes, difficilement visibles à loeil nu, par des pommes de terre dorées à l’or fin , celui là même qui embellit la Place Stanislas.

(9) Rendre hommage à LAmour avec un grand A pour que les volutes de lumière de Morellet ne scintillent plus seules dans la nuit.

Le Labo DTF tient à préciser que toutes ces hypothèses ont été vérifiées et validées, et par conséquent n’en sont plus.

Pour conclure

Une opération de cette envergure, de cette ambition, ne pouvant se monter sans un souci de sécurité pour le public:

(1) Le Labo DTF décline toute responsabilité

(2) Repensons à Newton, éminent précurseur des « Lumière » ; imaginons qu’il soit de notre époque, où la lumière a été remplacée par la sécurité, qu’il vienne s’;assoupir sous un des pommiers de la place Carrière et qu’il se prenne une pomme de terre sur la tête. Quelle serait sa réaction ? Rechercher les propriétaires du pommier, les responsables donc coupables de cet accident, aller porter plainte puis attendre réparation ? Ou se gratter la tête, se poser la question de la causalité de la chute de la pomme de terre dorée, rentrer chez lui et en déduire la théorie de la gravitation universelle… ?

Remerciements

Le Labo DTF tient à remercier Vicky Pédia, Cassandre, Bernard Stiegler et la Maison BARTHE, fournisseur officiel des pommes de terre.

LAKONIK

Exposition à la DOUERA (Malzéville)

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Laconique (définition du Robert) qui économise les mots, concis.

Douëra : lieu chargé d’histoire (Pierre Lotti)

Gérard nous a scotchés. Mathématicien du signe, du trait, du conscient, de l’inconscient. L’enfance revisitée à travers une actualité débordante de mièvrerie, d’insignifiance que sont les politiques. Enfin un artiste qui à travers un travail soigné, pensé, nous ouvre sans concession sa boite à jeu. Lakonik aime jouer avec le visiteur, le titiller, le presser sans jamais se l’accaparer. Chacun peut s’ouvrir aux charades, aux jeux de mots que sont ses tableaux.

Pourquoi un artiste de cette qualité n’a-t-il aucune visibilité sur Nancy et son agglomération ? Il semble que son ironie ne satisfasse pas les biens-pensants. Alors Vieux Poney lance un coup de gueule aux censeurs qui ne veulent pas se l’avouer. Si Nancy ne résonne pas au niveau national, c’est bel et bien parce que des artistes comme Lakonik ne sont pas soutenus.

Où en sont les souteneurs ?? En tous cas pas dans les tableaux de celui qui y a inscrit BUSH, SARKOZY, MITTERAND, CHIRAC à son tableau de chasse !

Chasseur, LAKONIK l’est certainement. Chasseur d’images, de tranches de vie, d’impressions du monde; un observateur de nos habitudes.

Enfin LAKONIK ravit la BAC (Brigade d’Art Contemporain) de son état d’esprit; en effet il est heureux de nous accueillir et de parler sincèrement de son travail, de ses rencontres. A noter sa collaboration avec Taroop’; Glabel et le soutien de Dupuy. Preuve en est que Nancy, là en l’occurrence c’est Malzéville, peut être pépinière de talents nationaux.

La BAC y croit

Vieux Poney

Eric Hattan, « S cul türe physique »

8 février – 19 avril 2008
Galerie Art Attitude

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Décidément il se passe toujours de l’événementiel à la galerie Art Attitude. Le maitre des lieux, Hervé BIZE, illumine et bouscule nos repères à travers ses choix de galeriste.

Aujourd’hui, il nous propose un Helvète qui, par la qualité de son travail, interroge les lois biologiques du vieillissement.

Eric HATTAN a-t-il été sujet d’expérimentations au pays des cliniques travaillant sur la cellule fraiche ? En effet, celui-ci est un grand quinquagénaire qui semble avoir arrêté le temps.

Le titre de l’exposition « S cul türe physique » n’en est-il pas un premier indice ?

Tout dans cette entreprise peut faire retour à son état physique qui nous apparait plutôt comme celui d’un trentenaire. Le sorcier lui-même dit :  » l’art n’est ni un produit ni une solution, c’est un travail de transformation ». Il ne peut s’empêcher de déplacer, renverser, retourner ce qui est présent dans l’espace.

Ne réinvente-t-il pas l’univers à son image ? Lorsqu’il se déplace dans une pièce, son corps avec ses membres fins et longs nous renvoie nécessairement à deux des oeuvres présentes intitulées « l’entredeux » et « bemovie« . L’une est un lampadaire penché traversant le mur de la galerie…

…et l’autre une vidéo où l’artiste traverse un mur pour accéder à une pièce qui lui est interdite.

Eric est le passe-muraille. Et que dire de « Unplugged » où son poing se joue d’un sac à vomi ? La sculpture chez l’artiste fait corps avec son environnement. Il utilise tout ce qui l’entoure, il se l’accapare et physiquement en joue à la manière d’un danseur. Le JE est souligné par une mise à nue dans le « Et moi et moi et moi« , vidéo où il se change en boucle.

En fin d’expo, le « Türe« , porte ouverte nous laisse une possibilité de nous échapper ou d’évacuer car ces portes nous mènent aux toilettes.

Eric HATTAN, tel un mutant, vampirise les lieux, les objets, les gens. Son corps n’est pas encore assez grand, assez long. Tel un aimant tout lui colle à la peau.

S Cultüre Physique, ou quand les atomes de l’artiste rencontrent ceux de son environnement.

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V Poney

Conférence de Maurice BENAYOUN

à l’Autre Canal , le 14 janvier 2008

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Le lundi 14 janvier, ARTEM inaugurait sa 1ère conférence d’un cycle qui va se prolonger en 2008.

Dans la lignée du projet ARTEM, les sujets de ces conférences vont porter principalement sur des thèmes en lien avec l’art, la science, les nouvelles technologies, le monde de l’entreprise, etc…

Le premier invité de ce cycle de conférences : Maurice BENAYOUN, « artiste transmédia, directeur artistique du C.I.T.U. (Création Interactive Transdisciplinaire Universitaire) » venait sur Nancy à la demande d’ARTEM pour apporter des réponses à la question suivante :

Peut-on modéliser, inventer et créer de nouveaux espaces territoriaux ?

La BAC (Brigade d’Art Contemporain) du LABO DTF était bien sûr aux premiers rangs, et n’a pas perdu une miette des propos du chercheur-artiste.

Notre correspondant Vieux Poney n’a pas manqué l’occasion pour apporter la contradiction, même si la riposte vient un peu tard sous cette forme écrite ! La chronique qu’il adresse à Maurice BENAYOUN reprend donc les thématique abordées par l’artiste, en questionnant la forme prise par cette première conférence.

Pour avoir une biographie complète de Mr BENAYOUN et cerner plus précisément son travail entrepris depuis presque 20 ans, voici un lien vers son site internet

http://www.benayoun.com/indexF.html

Laissons la parole à Vieux Poney et à ses coups de sabots : virtuels ou réels ?

Maurice,

Pour une première d’ « Artem invite », tu nous a mis un tant soit peu hors-jeu !

En effet, nous, humbles artistes du LABO DTF, nous n’avions que des bribes parcellaires de connaissances concernant les nouveaux usages et futurs possibles du territoire.

Ton intervention ne nous a pas déplu, loin de là, car nous sommes friands (Emile) de la fabrication de nouveaux imaginaires.

Cependant ta présentation, si elle nous a touché par la rencontre et l’écoute que nous avons de ton projet et de ta démarche en phase avec notre réalité, celle-ci s’est avérée magistrale et distante. Ce n’est pas parce que comme tu l’as dit ta démarche artistique s’éloigne du romantisme du XIXème Siècle qu’il faut nécessairement tenir un discours de spécialiste ! La transversalité des disciplines (présence d’Antonnela TUFANO, enseignante et chercheur en histoire du désign, et de Caroline JULIEN, docteur en philosophie des sciences) n’implique pas un discours universitaire. Bien au contraire. La transversalité doit à notre humble avis permettre une simplification par la maitrise des discours afin d’étendre ses connaissances ou ses impressions.

Est-ce ta renommée internationale ou l’exercice de la conférence qui t’a obligé à ériger ces murailles (de Chine) ?

Nous aurions pu échanger sur tes réalisations, qui elles nous ont parlé. Particulièrement « Tunnel sous l’Atlantique » (1) (évènement historique de télé virtualité reliant le Musée d’Art Contemporain de Montréal et le Centre Pompidou à Paris)

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et « World Skin, Safari photo au pays de la guerre »

L’intelligence de ne pas sublimer le médium qu’est l’informatique, voilà un sujet sur lequel nous souhaitions nous entretenir. Le détournement opéré lors du « Tunnel sous l’Atlantique » augure d’une capacité à se projeter et à creuser le tunnel qui relie l’imaginaire au sublime pour aboutir à la banalité de la rencontre. Au bout de cinq jours de fouilles art-chéologiques : « je te vois ton col est rouge » cf deuxième photo du dispositif

Quant à ton projet pharaonien en Chine (Shanghai), c’est-à-dire :

« Cosmopolis, overwriting the city »

Haro sur la ville et le développement urbain réalisé à partir du concept de mémoire rétinienne collective, installation interactive utilisant 12 lunettes de réalité virtuelle et 12 écrans de projections sur une surface de 1200 m2. Outre son monumentalisme et son esprit -interaction – mémoire collective et individuelle, elle nous a permis d’entretenir les possibilités qui s’ouvrent encore aux artistes de réaliser des oeuvres chargées d’ambition et nous t’en remercions Maurice !

Mais méfie toi, Maurice : LAO TSEU a écrit : « Qui se gonfle de sa richesse et de ses honneurs s’attire le malheur. L’oeuvre une fois accomplie, retire toi, telle est la loi du ciel« .

Tu as insisté sur le concept de réalité virtuelle en signifiant que le virtuel était le contraire de l’actuel, et que ce devait être un devenir possible, que le monde change de forme car pétri de virtualité. Si cette virtualité était synonyme de changement, et que ce changement était animé par l’intentionnalité : n’es-tu pas la pile d’intentionnalité permettant au monde de se transformer ?

Oui définitivement oui, ton intervention, même si elle nous a déstabilisé par l’envergure de ton œuvre, elle réaffirme l’intentionnalité et le désir partagé d’un nouveau monde possible. C’est surement cela que tu tritures, pétris, malaxe avec la virtualité. Sache que le LABO DTF, même s’il n’est pas (encore) dans les arcanes décisionnaires de l’art actuel, reste libre de décision et d’intention.

La lunette du LABO DTF ne saurait se détacher de ton image virtuelle

°

Vx PONEY

(1) Photos extraites du site internet de M.BENAYOUN

LE P’TIT BAZ’ART

ptibazarCe week-end se tenait une nouvelle édition du p’tit Baz’art
Le Marché de noël au site Alstom de l’artisanat et des arts
10000 visiteurs agglutinés comme une grève à St Lazare
Faisant un peu de chaleur dans cet endroit froid, mais sans blizzard
Quelques belles choses, des meubles, des toiles, des bijoux, des falzars
Les organisateurs font bien les choses, un peu comme le hasard
Pour cette période de noël, j’ai fait aussi mon Balthasar
Cherchant la belle étoile, parmis tous ces arts
Mais rien d’exceptionnel, je n’ai pas trouvé mon quasar
« J’ai pal mal erré, pensant que vous l’auriez » César
J’ai fais tous les stands, sans vraiment trouver la case « Art »
En résumé, du beau, de la déco, de la croûte et du bizarre
Mais pas de quoi en faire un fromage, au pays des Beaux-Arts

expo étudiants beaux arts

il se passe des évènements à nancy qu’on ne soupçonne même pas; des étudiants aux beaux arts (notamment des taïwanais en formation) ont présenté le résultat de leur travail la semaine du 22 au 28 mai; certes le lieu d’expo n’est guère attrayant (ancienne crèche marie bourlamoi rue mac mahon : voir le panneau interdit d’accrocher aux murs !). Mais la démarche est à souligner : on passe du travail de Coing ( esquisses diverses, graphisme, montage d’image pour donner des effets, les citations détournées…) à celui de Huang Tseng-Wei et Li Shih-Hsing dans le désordre : taïwaneries en tout genre (notamment un travail remarquable sur l’espace qu’ouvre la tache d’huile dans un tableau)