Point positif : début d’exposition où l’esprit de la nuit est présent, notamment dans la première salle qui présente des œuvres de qualité où la nuit prend toute sa mesure et son épaisseur, plus particulièrement un tableau de Mondrian en lisière de forêt, présentant une une vision trouble de la perception nocturne. Un autre tableau de Kupka magnifie la vibration colorée du ciel au-dessus d’une ville éclairée. Le hollandais dont on a oublié le nom nous a ravis par la mise en valeur des couleurs par l’éclairage et surtout un fauve avant les fauves, autrement dit un pré-fauve.
Pour la B.A.C. indiscutablement la plus belle découverte dans cette expo est l’œuvre de Marcel ODENBACH qui offre au regard un collage de grande dimension (papier sur papier). L’artiste nous présente une vision nocturne à travers une fenêtre. Son collage magnifie les effets de reflets de manière subtile – mise en abime du sujet de la ville- ; son œuvre est habitée de multiples personnages qui se découvrent en s’approchant et qui forment la vibration d’ombre et de lumière. Le tableau est habité sans que l’on s’en aperçoive, à la façon d’un Jérome BOSCH. Plus le spectateur s’en rapproche, plus l’œuvre raconte autre chose.. Ne pas hésiter à prendre de la distance puis revenir à proximité. Les effets lumineux sont crûs, subtils, par des arrachages de support qui de manière très expressive apportent un fort contraste au collage. L’œuvre dans sa composition comme dans son titre reste une énigme…. « Le crime était presque parfait ».
On peut regretter pour le rester de l’expo l’introduction d’œuvres de série Z d’artistes pourtant majeurs (PICASSO, MONET, BACON, ERNST…
Ces œuvres auraient du rester dans un placard ou dans un coffre……