Parmi les peintres que la BAC souhaitait ausculter, Elise Franck fut la première à nous ouvrir son antre. Décor coquet d’un atelier relevant plus d’une chambre universitaire que d’un cloaque du XIX ème. L’élaboration de sa création se joue de son enfance à travers la mémoire.
« Ma grand-mère ne sait pas que je m’inspire d’elle, ça me gêne de lui dire. je détourne ses question, je fais mine de ne pas posséder de photographies de mes travaux. »(1)
Détail de la toile « Chardin » représentant un buste antique sur une commode, qui effrayait et inquiétait Elise Franck enfant la nuit, lorsqu’elle était chez sa grand-mère.
Sa mémoire renvoie à des objets, des instants, à des êtres en perpétuel ricochet.
« Mes petits croquis, c’est vraiment pas grand chose. C’est juste pour visualiser des lignes. Ces petites images m’aident à construire mes toiles… »(2)
Il faut voir ses toiles (grand format) vous happer comme pour mieux vous intégrer à ses songes. Sa création suit les méandres de fixations traumatiques, comme si elle longeait un fleuve ou le lapin côtoie la fève sans la galette. Difficile de décrire l’impression qui se dégage de ses toiles car il y a toujours une inquiétante étrangeté qui se mêle à une gourmandise non feinte.
Son travail s’appuie sur une économie de matière qui permet de retrouver cette touche délicate qui anime ce « je ne sais quoi » d’imperceptible effroi. Tout cela est truffé de nuances (de tons, d’ émotions, d’ impressions…). L’on est dans l’intime, l’intérieur, dans l’antre de la peintre.
Sa dernière toile, toujours en cours, nous laisse entrevoir d’imperceptibles évolutions dans le traitement; ses teintes demeurent lumineuses, douces, mais plus intenses et plus épaisses.
palette de l’artiste
Le thème évolue (paysage culinaire actuel) où comment peindre une montagne à l’aide de deux clichés, l’un d’une coupe de glace chantilly et l’autre d’un paysage montagneux.
Son espace de création, à l’aube de sa carrière, est tourné vers son passé, ses souvenirs. La Bac a hate de retrouver Mademoiselle Franck après la virgule, celle qui ponctuera le passage d’un passé tourmenté vers un futur incertain mais que nous lui promettons radieux et « enchanté ». Nous espérons très prochainement la revoir en dehors de son atelier. Une exposition lui permettrait peut-être de finir d’écrire sa première phrase, celle qu’elle avait commençée d’inscrire sur ses premières toiles et ainsi « par la présente »(3) continuer son histoire picturale que nous nous promettons d’accompagner.
(1) extrait de « Par la présente », Elise Franck, DNSEP art 2007.
(2) extrait de l’entretien réalisé par la Bac
(3)référence faite à: »Par la présente, je n’appartiens plus à l’art », livre de Joseph Beuys.
Nom : Elise FRANCK, née le 12/10/1984, à Metz
Adresse de son atelier : 09 rue des soeurs macarons 54000 NANCY
http://www.elisefranck.fr
Parcours :
2005 Galerie Lillebonne Nancy Organisation de l’exposition « Dans le noir » Exposition de travaux d’étudiants des Beaux-arts 2006 Espace 117 Nancy Exposition collective 2006 Galerie Automatique Bâle, Suisse 2006 Galerie de l’Esplanade Metz « Double Face », exposition collective 2007 Fort de Jouy-sous-les-côtes Jouy-sous-les-côtes Exposition « le patrimoine militaire au sein de l’art contemporain » 2007 Galerie Poirel Nancy « Le nouveau paysage familial », exposition collective
2002 Lycée de La Communication Metz Baccalauréat littéraire option arts plastiques, mention AB 2002-2007 Ecole Nationale Supérieure d’Art Nancy 2005 Diplôme National d’Arts Plastiques, option art, avec mention 2005-2006 Echange Erasmus à l’Académie des Beaux-arts de Munich, Munich atelier de peinture d’Anke Doberauer (Allemagne) 2007 Diplôme National Supérieur d’Expressions Plastiques, avec les félicitations du jury
Influences : Courbet / Chardin / Kilimnik / Tuymans / Morandi / S.Calle / V.Mréjen / Boltanski